Le ministre de l’Economie et des finances Bruno Le Maire a demandé à Dassault Systèmes, maison mère d’Outscale, et OVH de travailler sur un cloud mettant à l’abri les données sensibles des entreprises françaises. Il devrait sans doute connaitre un destin moins funeste que celui de Cloudwatt et Numergy.

Outre la taxe visant les GAFAM, entrée en vigueur le 11 juillet dernier, Bruno Le Maire est aussi à la manoeuvre pour éviter, à l’heure du Cloud Act, de voir les données des organisations françaises stockées et potentiellement exposées à des risques de confidentialité dans de grands clouds étrangers. Le ministre de l’Economie a ainsi annoncé au printemps dernier la mise en place d’un « cloud national stratégique » – que l’on pourrait bien qualifier de cloud souverain 2.0 – et mobilisé le comité stratégique de filière (CSF) sécurité pour outiller ce besoin. « On peut féliciter notre ministre qui ose se dresser contre les GAFAM, je trouve que le Monsieur a du courage », a réagi Jules-Henri Gavetti, directeur général d’Ikoula.

Depuis, la réflexion a bien avancé, en particulier sur le choix des solutions envisagées. « Nous avons demandé à Dassault Systèmes [maison-mère d’Outscale, NDLR] et OVH de travailler sur ce sujet et nous aurons les premiers résultats en décembre 2019 », a fait savoir Bruno Le Maire ce jeudi à l’occasion d’une conférence organisée par Criteo. « Sur la base de ces résultats, nous souhaitons créer un cloud fiable pour stocker les données les plus sensibles de nos entreprises ». A noter que ce projet ne sera pas cantonné uniquement aux frontières françaises et devrait connaitre une expansion au niveau européen, à commencer par l’Allemagne dans un premier temps.

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Un cloud souverain bâti sur des structures financièrement solides

En attendant d’en savoir plus d’ici la fin de l’année, on peut s’interroger sur le choix du gouvernement de se tourner vers le tandem OVH-Outscale pour répondre à ce « nouveau » besoin de cloud souverain, bien que d’un point de vue solidité financière ces deux sociétés apparaissent solides. « L’Etat s’appuie sur des structures qui ont déjà montré qu’elles avaient une existence et une pertinence avant, c’est différent de Cloudwatt et de Numergy qui sur le papier devaient marcher. De ce point de vue cela ne peut pas faire pshiiit », nous a expliqué Reynald Fléchaux, analyste chez IDC France.

Si la solidité financière ne devrait pas cette fois constituer un frein au développement d’une offre de cloud souverain 2.0, ce dernier aurait très bien pu être porté par d’autres acteurs légitimes comme OBS, SFR mais également Atos, Capgemini ou encore Thales par ailleurs parties prenantes au CSF chargé d’identifier les offres cloud répondant au cahier des charges voulu par le ministre de l’Economie. « Je pense qu’il n’ont pas eu d’autres alternatives », nous a indiqué Jules-Henri Gavetti. « Atos et Capgemini sont les grands perdants de cette annonce, ils proposent aujourd’hui du cloud privé pour héberger les systèmes publics d’amendes, de paye et de facturation mais demain cela pourrait aller dans un cloud public externalisé. Je me poserai des questions si j’étais à leur place ».

Orange et SFR ont déjà eu leur chance

Portant les cicatrices des cuisants échecs de Cloudwattt et de Numergy, Orange (avec Thales) et SFR (avec Atos) ne souhaitent sans doute pas s’embarquer dans un nouveau projet de cloud souverain qui avait à l’époque surtout fait parler de lui pour sa capacité à avoir ingéré sans aucune réelle contrepartie plusieurs centaines de millions d’euros d’argent public et donc du contribuable. « Les vrais porteurs du projet de cloud public c’était Orange et SFR qui se retrouvent aujourd’hui écartés, ils ont eu leur chance mais ne l’ont pas réellement saisie », analyse Reynald Fléchaux.

(Source : www.lemondeinformatique.fr)

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